C’eût été trop lui plaire
Que d’avouer mes torts
De masquer mes travers
Alléger ses remords
C’eût été trop lui plaire
Et je veux plus que ça
Transpirer par sa chair
Qu’il devienne fou de moi
Je ne suis ni malice
Ni femme de démon
Mais quand ses yeux se plissent
Qu’il adoucit le ton
Il m’imagine captive
Conquise toute entière
Alors que je dérive
Aux envies meurtrières!
Je suis lasse mais libre
Et lui est un peu sot
Il faudra bien qu’il vibre
A mes semblant d’assauts
Fier, toujours en parade,
De haut il jettera
Des regards qui se targuent
De m’avoir en ses bras
Pourtant de cette étreinte
Il n’aura que le rêve
Car je serai éteinte
Plutôt que sur ses lèvres!
A lors il va pâlir,
Me cherchera en vain,
Moi, l’objet du désir
Moi, l’objet du chagrin
Je deviendrai l’Absence
Lui qui croyait m’avoir
Au fond de ce silence
Il perdra son pouvoir!
Il sera enragé
Devant un tel affront
Mais le vent des regrets
Lui soufflera mon nom
Aux portes de nos cœurs
Il n’est de pire prison
Qu’un espoir qui se meurt
Se mue en obsession!
[b]