Je vais aller voir
Alors j’ai mis une corde avec son nœud coulant
Autour de mon cou
Je suis monté sur la table du monde
J’ai accroché la corde à la poutre d’un nuage
Puis j’ai attendu longtemps
En pensant à toi et moi
En remuant les souvenirs
La corde déjà tendue commençait à me faire mal
Un oiseau planant au-dessus des étoiles
Attendait
Pour emporter mon âme
Une femme que je ne connais pas
Pleurait loin derrière les montagnes
La mort du père
Qu’elle aimait tellement
L’oiseau se mouvait dans l’espace
Grand vaisseau
Je vais aller voir derrière le rideau
Voir la clameur écouter les couleurs
Chanter avec les enfants pas encore nés
Qui ne savent rien sauf que les lits qu’ils fréquentent
Appartiennent à la plus belle des femmes
Je me suis abandonné dans le chaleur
De ton corps
désirs désirs de mort
Sans parler je suis entré en toi sous la voûte de la grotte
La corde me suivait
Il suffisait de tirer dessus
Pour que je ressorte sans avoir rien vu
Je t’ai entendu rire
Dans le jardin en cueillant les roses
Me dire - Tu viens ?
Je suis venu en ôtant le nœud coulant
Je n’ai rien su
Du grand lit blanc
Dans lequel le soir nous nous sommes reconnus
Une balle tirée d’un lieu inconnu
A fracassé les parois de ton ventre
Et le cordon qui me reliait encore à toi
S’est rompu
J’étais né nu