C’est en ce mois de mai que vous fûtes l’image
De la mère nourricière que je n’ai jamais eu.
Je n’étais qu’un enfant, perdu dans son mirage.
Je n’étais qu’un enfant qui avait bien trop bu.
Trop bu dans ce mirage qui m’avait emmené
Au bord des ruines de l’âge, où tu t’es rassasié.
Où est donc l’avantage d’être si bien « mal né »
Lorsqu’on sait le partage qu’il faudra sacrifier.
La vie est sans ramage, pour moi, tu es l’oubli
Reprends ton avantage ! Reprends donc cette vie.
Ce jour où je suis grand ! Ce jour où je suis fier !
Ce jour de passion où tu n’es plus ma mère.
Ce jour où les démons ont prononcé ton nom
À jamais disparu comme tous ces félons.
Je te retrouverais au-delà de l’enfer
Et te ferais payer mes tristes conditions
Puis j’ai senti longtemps le lait de la vengeance
Couler de ce sang jaune qui emplissait mes veines.
Oui ! J’ai laissé longtemps les chemins de ma haine
Envahir mon être, et conduire ma vie.
Envahir mon corps pour que passe l’oubli
D’une enfance sacrifiée, où tu es félonie.
C’est en ce moi de mai que vous fûtes l’image
D’une mère nourricière, au lait empoisonné.
Sans haine et sans ambages, vous nous avez laissés.
Il ne compte pour moi, que ce qui est donné.
La haine était donnée, elle sera bien payée.
L’argent était facile, tu n’as pu l’oublier.
Dans les rues, dans les bars, tu traînais autrefois.
Te souviens-tu pourquoi c’était si bon que ça ?
Non ! Tu n’es pas la mère, tu n’es pas de mon sang
Je ne veux rien sur terre qui vienne de ton rang.
Sans peine et sans espoir je ne renie le temps.
Le temps de ma mémoire où je boirais ton sang.
Pp.