Je t’écoute je t’entends
Gronder dans tes outrages tes colères échevelées
Dans les mouvances des flots
L’ardeur de tes sommeils
Quand réveillé d’amour je me roule sur toi
Dans le lit de ces nuits qui m’affolent
Cette sorte de brume qui sort de tes soupirs
Je t’écoute te respire coléreuse soudaine
Claquante comme les canons de mes guerres intestines
Tu viens douce et câline
Mais plus souvent encore
Prête pour m’avaler dans ma boueuse sanguine
Pleureuse
Mes larmes se fondent dans les tiennes
Et nous avons parfois des fleuves innommables
Comme ceux qui se perdent ailleurs
Au milieu d’un désert
Je t’écoute je t’entends surprenante dans ma nuit
Gagnante de nos combats
Grosse houleuse la peau fuyante
M’écorchant pour me laisser mourir
Comme tu me prends m’enserres me roules pour m’étouffer
Tes mains serreuses de mon cou
Pour me déstructurer à me couper le souffle
Violeuse de mes solidités suceuse de mes baves à tes baves collées
Il me semble que le temps ne m’appartient jamais
Que tu seras toujours vivante dans ma mort
Jusqu’à la fin des siècles
Plus douce ou plus violente
Je t’écoute je t’entends grondeuse de colères
Souffleuse de douceurs toujours recommencées
Je t’appelle de ce nom aux parfums des espaces
D’horizons
Océane ma mer