Je vois bien que le reflet de mon image
N’est qu’une illusion
Et que ce visage posé sur mon corps
Ne me ressemble pas
Que mes voyages ne sont que d’imaginations
Que je ne me lave jamais dans la lumière
Des étoiles
Mais que je peux chaque fois que mes pensées volent vers toi
Me matérialiser
Je vois bien que cette forme couchée
Dans le grand lit bleu de l’univers
N’est qu’une vision
Que j’observe sur l’écran rouge de mes yeux
Comme celui qui posé sur l’horizon regarde
Je ne suis personne quand je ne vis rien
Ni fantôme ni écrivain
Mais poète quand je te sens près de moi
Cette présence si rare qu’elle me devient incompréhensible
Je vois bien que ce n’est que le reflet de ton visage
Dans cette splendeur du nuage
Qu’éclaire le rayon vert qui sort de cet œil
Posé sur l’horizon ouvert dans le génie des mots
Cette grande illusion d’une Grande Ours qui joue
Sur la joue de mon île
Avec ce chariot vide qui traîne derrière lui
Mon voyage
Et voilà que déjà s’évapore la brume et ses dessins
Insaisissables
Je vois bien quand je marche sur la vague
Que je nage
Comme un homme qui ne sait pas nager
Qui se noie
Dans les éclats des eaux d’une cascade hantée
Cette beauté qui s’évanouit quand je souffle
Sur mes mains