Moi petit sur cette planète énorme
Cette mer qui cogne ma mémoire
Dans le nuit
Moi rien sur cet espace vivant
Peut-être mort sur une plaine qui sent
Les algues et les femmes sales
Qui hantent mes salles de bals
Sans musique
Danseuses immobiles dans la puanteur des âmes
Moi petit seul devant ces lumières d’étoiles
Cherchant mes pistes
Et ce silence qui traîne sa robe de noces
Enfantines
Le temps quand je me cachais
Pour regarder les amants
Dans les buissons d’épines
J’enchante le bruit comme des furtivements d’animaux
Je suis lent d’esprit
Sans doute à la limite de la folie
Moi petit devant le rien et le tout
Dans ton lit entre l’énormité des seins
Dans la sueur noyé dans la grotte étouffé
Par la grosseur des cuisses qui me tordent le cou
Arrachent mes dernières sensations
Issu
De ce ventre immense perpétuellement gonflé
De kystes flottants dans le liquide invisible
Ce ventre qui hurle d’accouchements retardés
Comme une femme putain qui ne cesse de se faire engrosser
Me voilà moi petit dans ma nain-nativité
Je n’ai plus qu’un grand rêve
( Comme si un rêve pouvait devenir grand )
C’est stupidement que vivre encore
Mais je retrouverai mes pistes
Mes étoiles et toi
Comme une Petite Ourse
Cachée dans les plis de mon cerveau
Je suis lent de mouvements
Aujourd’hui la mer était grosse
Comme enceinte de l’amour que nous avons fait cette nuit