tenir encore...

Mais je cherche
Même si je ne sais pas ce qui bout
Au fond du volcan les braises qui brûlent l’âme
Et le corps divisé en morceaux qui proclament
Etre entier alors que dispersés nous volons les fusils sans balles
Et tirons dans toutes les directions
Espérant trouver l’amour de vivre
Celui d’aimer

Ce matin en ouvrant ma porte
Le squelette de la nuit
Etait assis dans un fauteuil sur ma terrasse
C’était la première fois que je le voyais

Mais je cherche le mot qui te plaira définitivement
Celui auquel ensemble accrochés
Nous tenterons de croire et de tenir bon
En regardant la mer
Apaisée
Qui sort si fière de l’hiver
Ensanglantée d’avoir combattu et résisté
Je cherche à m’en arracher la peau
Le mensonge que je crois vérité
Cette hargne à t’aimer celle que tu as aussi
Pour refuser le semblable
Quelle peur te pousse
Quels fantômes sans os nous dévorent

Le squelette de la nuit m’a regardé
Puis immobile
Il s’est levé pour s’envoler.

Je me suis accroché à la rampe
Puis j’ai rampé partout
Comme un chien le museau reniflant
Je me suis assis dans le fauteuil de la nuit
En attendant mille années pour rien

Mais je cherche …

Curieuse rencontre ... avec soi-même.
"Pour rien". Evaluer le "rien" est déjà le quantifier.
Un texte mi légende, mi poème, que j'ai aimé.

Pour ma part j'ai adoré le personnage du "squelette" et parfois il m'arrive de l'imaginer dans un rocking chair ...

H.S.

Que d'images fortes qui me transportent...

Bravo et merci Pierre-Louis !

Roger.