Un baiser.
Fleur éclose de magnolia
enjôlant ma lèvre.
Ballon
à la toile de cèdre,
un soufflet de coriandre
aux lagunes de l’origan,
un bonbon,
et tour à tour dragée
ou calisson,
une baie de fraisier,
une goutte
d’ambre qui rose
et qui ouvre,
découvre,
la vallée des vanilles,
de l’abricot pays,
où la grive et le geai
brodent le chaud velours
autour du poivrier.
Un baiser.
Et ton souffle,
marée montante de chevaux
nageant crinières en valses
une herbe de corail,
et l’exquise coronelle de ton émail
infusant
les sortilèges de l’estragon,
de la muscade,
et que j’inspire,
et que,
gourmet,
je mange à ton seul don.
Un baiser.
Léger sceau de lilas
ou
pimpant magma
chatoyant rosaces
vers la promesse des peaux mêlées,
ce nous
qui court à l’anneau fiévreux
où ton corps est le prolongement du mien
et mon corps,
du tien,
le jaillissement ;
arpèges qui bouclent
en une liane incandescente.
Un baiser.
Papillon,
oeil de tigre ému,
cigale,
viennoiserie,
feuillantine,
trombe de lys
en jupons des grenadines.
Un baiser.
Ton baiser, ma Belle,
ma Dame.
Le seul,
le rare,
et l’unique.
Ma source d’eau claire.
Le grimoire des essences.
Le cadeau de l’étoile
et de la comète.
Ma perle.
Mon coquillage,
et vénéré.
Ma gamme des magentas.
Ma pagode aux clochettes,
d’onagres et de muguets.