Je ne vais pas toujours bien
J’écoute
Même si l’aurore se lève souriante
Même si cette femme tend la main
Si l’ami respire dans le vent
Demain sera meilleur mais ça je n’en sais rien
Le monde gronde
Regardez-les ces violences qui rampent
Comme des racines venimeuses
Puis jaillissent de l’ombre
Grimpent tentent d’étouffer les branches
Ecrasent les êtres et mentent
Pour mieux assassiner
Feras-tu toujours les mêmes rêves
Pour devenir l’autruche
Qui se cache dans le sable
Je ne vais pas toujours mal
Je suis homme comme les hommes
Les rivières dit-elle sont des rivières
De sangs et de déchets courantes
Les torrents sortent des bouches à canons
Et tirent sur les libertés encerclent pour écraser
Regarde-les ramper sous la cendre des villes
Ces violences qui naissent soudainement et grimpent
En détruisant les chants des libertés
Ecriras-tu comme d’autres
Les sentiments pleureurs qui cachent les vérités
Pour flatter leurs outrances
Je sais que ne penser qu’à nos petites erreurs
Nos amourettes perdues voilent nos vérités
Même si déclarer nos sentiments profonds
Devient mon inutilité
Le monde gronde regardez-les ramper
Mais je suis homme-souffrance
Solidaire avec tous ceux qui souffrent
Je n’ai rien d’autre qui pourrait s’exprimer
Je me lève en colère
Avec ceux qui s’emmeurent pour donner souffles et reprendre la marche
Même si je regarde immobile dans la nuit étoilée la lumière spasmodique
Du phare du bout du bout du monde
Ce n’est pas le soleil qui se lève
Mais des aubes d’épouvantes
J'ai combattu longtemps je n'ai plus que mes mots
Je n’aime pas qu’on me salue
Et je hurle contre ceux qui portent la vermine