Ayé yé yé
Ton cil, ma fleur de sable,
porte-t-il une oisellerie
ou le duvet des valérianes ?
Aux traits de l’opalin papier
tels feuillets de cassis, Belle,
qui ombre délicieusement
les flots d’améthystes en ton regard,
comptinent aux branches l’aulia cendré,
le chingolo et l’ani aux chairs guérisseuses,
et ma paix, mon repos,
ô mon temple de mangues frémissantes,
se poudrent, naissent,
s’évaguent à la forge de tes yeux.
Ayé yé yé
Tu es la femme-luciole
aux ailes de myrrhes et grenadilles,
la reine d’ambre,
la silhouette de la flamme,
le corps du feu, Дана,
et la fée flottant l’âme des aromates,
aneths et galangas,
la demoiselle des vents,
la toute merveille d’échos, d’éclairs, clartés
faisant rugir l’esprit du fleuve.
Ayé yé yé
Je suis l’amour sorcier !
Tu offres, à mon sang,
la fleur, l’écorce, la mer et l’oiseau.
Ayé yé yé
Je suis l’amour sorcier !
Tu offres, à ma sève,
la feuillée, le sel, le pur-sang au galop.
Je flâne, en tes steppes,
l’auberge du mimosa,
le vignoble des gentianes,
l’aurore du balisier
aux baisers des agrumes.
Ayé yé yé
Tu es l’herbe de plume,
et la dune,
la moiteur d’el bosque de jade,
de la tierra del trigo, du riz, de la nuit qui étoile
alors que la lune est gemme entre tes mains.
Ayé yé yé
Je suis l’amour sorcier !
De toi, ma belle et bénie,
je suis l’amour, l’émoi, la joie, la foi,
braises de caramels,
pralinés des abricotiers du pays,
et qu’importe le quand,
le pourquoi,
et qu’importe le où :
Ayé yé yé
Ia tebe kohaiu !
Notes :
El bosque de jade/ la tierra del trigo : espagnol, la forêt de jade/la terre du blé
Ia tebe kohaiu : Я тебе кохаю, ukrainien, je t'aime.
"s'évaguent" est un verbe de mon cru, signifiant, en son fond, "qui grandit en vagues"