Des serpents électrifiés brisaient le ciel
Sous les branches se courbant je lui criais je t'aime
De là haut, j'observais les champs et les plaines
Témoins de batailles sanglantes, ravagés par la peine
Une vue imprenable sur un paysage merveilleux
Je déplorais sans fin que le temps soit brumeux
J'aurais tant voulu que notre couple devienne vieux !
L'écorce craquant sous l'émotion, les arbres centenaires
Me soufflaient la question : vais je encore lui plaire ?
Lorsqu'il reviendra, être réincarné
Continuera t-il seulement à m'aimer ?
Le regard perdu au fond du ravin, je voulais m'y jeter
Mais il serait furieux, l'enfer s'ouvrirait sous mes pieds !
Agrippée aux barreaux de fer
Là haut, tout près du cimetière
Pourquoi ne puis-je pas remonter le temps ?
Hier, il était encore vivant !
Lui, mon dévoué chevalier servant
Il ne reste de lui qu'un esprit errant
Je n'ai qu'une photo de nous en noir et blanc
Ma monture s'impatiente, je caresse son flanc
Je garde le sourire, j'en ai fait le serment
Je ne peux que souffrir, je vois encore son sang
Je désire le servir mais il est bien trop tard
Il a croisé le fer, est mort sans crier gare
Chevalier hors du temps, tends moi encore la main !
Pour ta survie j'enfilerai le grand casque d'étain !
Les cieux devenaient noirs, l'orage était en cours
Je me battais, avec courage toujours pour l' amour
Les ongles plantés dans le sol comme pour le déterrer
Je n'avais pour seul but, qu'enfin le retrouver !
J'étais une barbare et lui c'était un prince
Rien ne m'importe plus car pour moi il en pince !