j'en reviens

J’en reviens
Le cœur en flamme et l’âme
Comme un volcan brûlé dans les mains
J’ai traversé la mer sur une planche pourrie
J’ai marché dans le vent avec un air
Comment un air simplement
Pour faire semblant d’être
Un sorcier dans le dos accroché
Comme une liane vivante
Un sorcier
Qui doucement a sucé mon sang
Etouffant le cou serré
Marqué d’étranges saignées de rougeurs
Exsangue me voilà devant vous

C’est fou
Je reviens alors que je ne suis jamais parti
Seul mon cerveau assis sur la terrasse de ma maison-marine
S’est envolé sans prévenir
Sans même savoir pourquoi ni pour où
C’est fou
Quand je deviens malade comme un oiseau
Malade dans la foule piétiné lancé comme une boule
Lancé par un géant invisible
Je ne suis même pas une météorite
Une folle démence qui me côtoie et me gèle mille fois
Délectation de se rouler dans le vide de la morbidité

Assez de mots assez hurler

C’est lamentable de regarder sans avoir peur
Cette réalité du poète cette vérité qu’il se tue à énoncer
Pas de clair de nuit pas de sombrées du jour
Ni l’éclair ni le cri
Le vol d’une mouette est le vole d’une mouette
Ce n’est pas un rêve qui passe

La rivière dit-elle en me fusillant d’amours
Est un courant qui pleure
En tombant en cascades de tes yeux

Il me faut un espace
Au repos le cheval tremble sous la sueur
S’affale brutalement mort le cœur éteint
Quel est ce cavalier sans tête
Qui l’a tué en parcourrant les landes

Voilà j’arrive au bout de tous les bouts
Et je n’ai rien vu

Merci Elfée, ma mère m'accusait de brûler la vie par les deux bouts... Curieux que ça se retrouve ici, je pense que je l'ai fait pendant un temps qui a bien failli m'exécuter par les deux bouts.