Où sont-ils ? Que disent-elles ?
Voient-ils en nous comme nous les avons vus ?
Femme, homme ou demoiselle,
Ils connaissent les champs, la ville, la rue.
Le chemin que les feuilles
Quelques jours empruntent. Que la pluie claque.
Qu’en plein vent, elle cueille
Et qu’une main pose dans la flaque.
Aux fétuques, l’argent.
Aux toiles des épeires, l’étain tout chaud
Qui perle froid mais ardent
Et qu’un rayon trahit l’attrape-nigaud.
Il vient à l’impromptu,
Se farde de l’instant, s’habille de frusques
Et le temps si rompu
Le cueille de douceur en un geste brusque.
D’un mot à un sourire,
Il extirpe l’essence, laisse l’empreinte.
D’une larme circonscrire
Ce feu. Il excuse les amours enfreintes.
Et pris dans la poussière,
Avec toute l’énergie du décharné,
Dans une matinière
Ou dans une brise, réincarné,
Il hésite. Se décide
Enfin. Et chacun, doux, le discerne
Et lui, il trépide
Dans le vent si corsé des galernes.
Où dort-il ? Que fait-il
Tout droit éjecté d’un lance-pierres ?
Ou bien terne ou groisil,
Ou bien fil plus sûr que l’étau d’un lierre ;
Il est là abrité.
Profond, précieux même sans convenir
Et dans l’obscurité,
Il dit enfin son nom ; le souvenir.