j'ai accumulé en moi
des images...
des images...
des sensations
des émois
qui surnagent...
qui surnagent...
au ciné de mon passé
il y a des paysages
où des regards trépassés
obsédants me dévisagent
mais voilà que se déroulent
alors que le temps s'écoule
des chaussées et des trottoirs
comme des échappatoires
des pavés
des caniveaux
des déviations pour travaux
des impasses
des ruelles
parsemées d'une kyrielle
de journaliers petits riens
au hasard d'un quotidien
pas toujours très reluisant
oui mais en poétisant
entre gravats et poubelles
on voit des échappées belles
des trouées et des chemins
d'auibépine et de jasmin
des plages de solitude
où loin de la multitude
on peut restaurer son corps
face à de fameux décors
des rivières
des cascades
des espaces d'escapades
des mirages
des chimères
dans les vagues de la mer
des sommets
des perspectives
des jouissances olfactives
sur des gerbes d'ocre et d'or
de crépuscule et d'aurore
en ces lieux qui me transportent
les effigies qui m'escortent
se confondent
se mélangent
donnant un tableau étrange
peuplé de signes
de pistes
dignes d'une main d'artiste
puis
de séquence en séquence
tête pleine d'éloquence
je perçois sous les néons
le son d'un accordéon
qui chante au coin de la rue
des rengaines disparues
même au ras des pâquerettes
des nuances guillerettes
désormais vont dans mon coeur
neutraliser les rancoeurs
j'ai accumulé en moi
des images...
des images...
des sensations
des émois
qui surnagent...
qui surnagent...