La terre est gelée.
Aucun colloque n’y fait.
Les cœurs se tapent entre eux,
Lâchent ses orbes de buée
D’un sang coagulé.
Tout crisse.
La terre est gelée.
Les livres se sont tus.
L’homme si isolé
Perd sa chaleur humaine.
Heureusement tout tourne.
La lune, la lune par exemple,
Eh bien la lune gicle d’une souche de cheminée,
Elle s’extirpe de la fumée des êtres
Et, vue, observée, d’un autre angle,
Sous une autre tournure,
D’une encoignure ou d’un renfoncement,
Sous un autre éclairage,
D’une infime perspective,
Elle s’est échappée d’un bosquet,
A poussé d’un nuage.
Morte, elle dégorge de la vie.
Donc à toute chose pareille, une différence
Voire plusieurs, concentrées,
Précises et réfléchies,
Extraites d’un beau moment,
Qui modifient le témoignage.
Tant de choses, trop,
Il faut croire en peu
Pour qu’il soit l’important.
Alors, obsédé, focalisé,
Tourmenté obsessif,
L’homme dessert la table
Et regarde le petit pois
Au milieu de celle-ci.