Oh ! Sortir des nœuds de l’hiver,
Des entraves froides, de la glace des stylets
Où les sources se taisent.
Ne pas ébruiter les bises
Aux ossuaires des arbres,
Aux curures où cloque l’eau.
L’aube est intense et dit ses débris.
La terre est rouge
Et meuble comme des laines.
Ciels bleus, gris,
Ebène tout entier,
Etirées, toutes les bannes s’empilent,
Damées, elles déclinent tout un sud
En des strates poivrées
Puis posent comme l’on sème
Toute une lumière nacrée.
Le jour se range,
Longe, c’est tout,
Le crépuscule prend celui-ci
D’une main
Et de l’autre,
Les phalanges de la nuit.
Seulement l’hiver persévère.
Aux sombres quartiers,
Aux caniveaux d’exil,
Elle s’y calfeutre.
Et dans le froid absurde
Des glaces réunies,
On sculpte l’épure de
L’humain désuni.
Malgré tout cela,
Malgré tout,
Les femmes des ruines
Les relèvent.
Leurs vêtements baillent,
C’est de froids et de silences transis.
Peu à peu,
Peine à peine,
Lueur à lueur
Et enfin,
A l’île posée,
Aux toits sous les vagues,
Aux lauriers,
Aux mousses et aux lichens,
Aux symbioses,
Collines où mûrissent les vallons
Profonds,
Aux roches morcelées
Et accrochée
Aux éboulis
La vie.