Un jour une heure
Une minute peut-être même une seconde
Où tout va craquer
Comme un rocher une falaise qui se détache
L’immense coup de tonnerre
Puis le silence grand comme un univers
Un soleil de poussière
Une aube mon aube celle qui n’est qu’à moi
Serai-je mort
Ou juste né sorti de l’œuf-ventre
Les yeux ouverts sur rien
Le noir
Ou la lumière soudaine
Aveuglante de l’aube mon aube de la naissance du monde
Avec dans le vent qui entre dans ma bouche
Les odeurs du café du petit matin sale
Et le soldat qui meurt
Les bras tendus vers toi restée couchée
Dans le grand lit bleu
Endormie entre les jambes écartées de la nuit
Le corps lourd le cœur sourd
Aux cris la flamme du feu luit
Qui chauffe l’eau
Dans l’eau transparente des billes-bulles naissantes
Qui éclatent en riant fort
Tout craque
Serai-je encore une fois ton amant
Le grondement des vagues sur les étoiles
Quand j’ouvre la nuit la porte du ciel
J’allume la radio
Un inconnu est mort c’était mon ami
Je te réveille t’annonce la nouvelle
Et tu souffles ton souffle de la nuit
Sur mes lèvres pour que je me taise
Je fuis en toi
Un jour commence où l’éternité de ma mort
S’annonce