Elle est arrivée par un jour glacé d’hiver
Vous savez celle qui grogne parfois
Avec la bave au bord des lèvres la bouche sale ouverte
Dedans
Plein de bêtes crapauds violents
Serpents
Vous savez qui mais si
Vous connaissez
Elle est arrivée par un jour glacé d’hiver
Pendue sur mes lanternes comme voulant m’avaler
Pisseuse sur mes jardins de nuits
Quelque fois calme sorcière au sommet de mes arbres
Balancée comme une géante sauvage
Floûtant mes rêves érotiques pour me deviner
Vieillard lubrique
Elle s’est posée sur les fleurs en entrant sans frapper
Avec des cheveux plein dans ses poches des ronflements insupportables
Ce matin assise sur ma table
Pour m’empêcher d’écrire
Sauf si je brûle d’un poème pour elle
Et moi tantôt dessous tantôt dessus nu
Immobilisé par son poids de sueurs
Le souffle court vidé de ma substance déchargée dans son ventre
Ouverte comme un volcan et chaude glacée
Venant de je ne sais où galopante comme une jument violée de vents
Avaleuse de mes sables dans les yeux
J’ai supporté avant de sortir de mon corps pour nager
Dans ses flots de passions
Ensemble sans nous
Elle est arrivée chez moi par une nuit d’orage
Mais si
Qui ?
La mer ! si…si