Comment vis-tu l'écrit cette longue procession de mots
comment
tes baisers posés sur l'ombre-oiseau
aux envols des vagues
cette mouette qui surfe sur les brisants profiteuse des courants
comment vis-tu sans moi et moi sans
même si je ne le montre pas
nos rideaux tirés au sang
et les danses macabres des squelettes
sur les symphonies de Saint-Saëns
maintenant l'hiver s'installe jusqu'au denier instant
alors me dire le souffle encore commis
Aujourd'hui l'embrasement du ciel
le vent glacé du nord
aujourd'hui le port
atteint
l'embrassement qui geint de nos lèvres puis l'éternelle solitude
dans sa solidité comme ce rempart qui ferme ses grosses mains
m'emporte
dans ce comment vis-tu
dans cette pièce de théâtre que je n'arrive pas à écrire
terminée dans mon cerveau débraillé
se refuse à sortir de mon cerveau malade
te voir est irréalité
alité sur le défendu déferlement de mes sentiments
les sagas des démons les ogresses sorcières boiteuses
dans le défoulement goïtreuses aux cous renflés
brûlent leurs uniques ronflements
me voici délicieusement délaissé
dis-moi comment l'écrit raz-de-matins de mots
tracements sur le blanc et tous
n'importe comment comme mes pulsions anarchiques
que je ne sais maitriser
dis-moi ne reste pas immobile silencieuse
sur le découpement
de nos découplements
Et les musiques de jazz dans le fond d'une cave enfumée
déferlent encore leurs mille morts
pour une danse pour un baiser
mes alcools de soirées embrasées de putrides
Tend la main je suis sauvé