~L'AMI DE L'ETANG (texte sandwhich n°1)

L’AMI DE L’ETANG…



Je me suis assise et j’ai pleuré…


Mes larmes ont empli l’étang qui dormait à mes pieds.
C’est là que j’aimais me réfugier lorsque les mots devenaient épaves.

Ecartelée entre le jour et la nuit, j’ai désappris le monde.
Mais, un soir, j’ai embrasé la voix du souvenir… souvenir de toi qui venait
de nous quitter.

Lestée de tes paroles, j’ai élagué les questions inutiles.
Le jour pouvait s’achever, je savais te rendre la tendresse, toi, l’Ami de toujours qui venait de tomber dans la nuit.

Ta voix de vent est venue me hanter encore longtemps dans l’harmonie des rires.
Une saison ivre, couleur bleu-mai soufflait sur les fleurs d’acacias, tapissant le chemin d’un blanc soyeux. Tu m’avais dit que la route du paradis devait ressembler à ça… peut-être pourrais-tu me le confirmer maintenant…

J’ai écrasé la douleur qui rampait sur mes joues. Tous les matins sont de faïence depuis que tu n’es plus.
Tu restes encore le bouton à fleurir qui tapisse mon cœur, je sais que dans
l’excès de souffrance, tu apaiseras les braises…

Je me suis glissée dans les nimbes du temps et porté mon chant aux confins de l’aurore.
Pour toi, j’ai ligoté les étoiles dans un panier d’étincelles, et dans les lunes et les soleils d’antan, la brume lavande a couronné la cime de l’amitié.

De mon sceptre d’impuissance, les jours étaient balafrés de ton absence. J’ai retenu mes sourires dans le séisme des silences.

J’ai cousu des fils de lumière avec des pensées pour toi, et, sous les sabots d’un crépuscule, là où letemps s’entortille, je me suis couchée…

L’aube m’a secouée…

Alors… j’ai commencé à écrire.

J’ai écrasé la douleur qui rampait sur mes joues.
Tous les matins sont de faïence depuis que tu n’es plus.
Tu restes encore le bouton à fleurir qui tapisse mon cœur,
je sais que dans l’excès de souffrance,
tu apaiseras les braises…

Quelle Nostalgie, quelle tristesse se dégage de ce poème. Merci beaucoup.
Kyrice

merci beaucoup...
ce texte a été écrit avec l'encre des larmes, alors qu'au départ il ne devait être qu'un jeu... On nous donnait la première et la dernière phrase, à nous de composer le reste...

Rien n'est plus douloureux que la perte d'un proche et son cortège de souvenirs. Merci pour ce magnifique texte, Elfée. Les contraintes d'un jeu d'écriture peuvent nous amener, tout naturellement, à parler de choses qui nous pèsent et dont nous avons besoin de nous libérer par la plume.