Un bien joli tableau, prêté par
une amie
Me renvoie aussitôt, au temps qui
est parti,
Tout près des Monts d'Arrée, je
passais quelques jours
Au moment de l'été,
pour m'abreuver d'amour.
La maison de
Grand-Mère, sise en pleine Bretagne
Du
printemps à l'hiver, nichait dans la campagne,
C'est-là
que commençait un merveilleux séjour,
Grand-Mère
me gâtait, de flans dorés au four.
Le
bruit de ses sabots me servait de réveil,
Elle
se levait tôt, je quittais le sommeil,
La
journée commençait par le bol de café,
La
cheminée fumait, je devais me lever.
De
crêpes dentelées par l'ardeur du foyer
Au
beurre et bien sucrées, je me suis régalée,
Le
fumet attirait le facteur ces jours-là,
Du
courrier n'en avait mais il goûtait au plat!
Pour
apaiser la soif, il fallait puiser l'eau,
Elle
mettait sa coiffe et l'on portait les seaux,
Tout habillée de noir, elle marchait courbée,
Elle
était bien menue et je l'ai tant aimée.
Parfois
dans la maison, un rouge-gorge entrait,
A
toutes les saisons partout il la suivait,
Sur
la table de bois, il picorait les miettes
Et
je me tenais coie, de peur qu'il ne s'inquiète...
Et
puis voilà qu'un jour, la pendule s'est tue
A
mon dernier détour, je n'aurais jamais cru
Que
la vieille maison fermerait ses volets
En
guise d'oraison, pour celle que j'aimais.