visionements

C'est un peu comme sur le bord d'un rêve
cet espace qui s'ouvre qu'on n'ose prolonger
cet étouffement dans la nuit l'oreiller appuyé contre le visage
qui dort
et toi que je cherche toi que je ne trouve plus
dans l'effroi
c'est un peu comme une zone de froid
une palpitation du coeur dans le silence
cette odeur d'un parfum connu
mais que je n'attrape plus
c'est un peu comme une foule qui se déroule
criant
ses espoirs déçus et celui qui déçoit
meurt un jour
moi peut-être le plus
et moins toi mais pourtant décevante un moment
je ne sais quand mais un éclair fugitif
qu'on ne saisit pas à l'instant où il le faudrait.

C'est un peu comme une tempête
inattendue levée brutalement contre laquelle on se dresse
et qui nous tient debout penchés en avant contre les forces du vent
ces espaces d'eau et de lumières
qui s'étirent devant soi
un espace d'amour qui se rend bras tendus en l'air
prêts à nous lier définitivement
que je fuis avec toi
en disant que je serai meilleur une prochaine fois

C'est un chant du désert
un chant d'une autre langue
celle de mes frères celle de toi inconnues
mais que je comprends

Me voilà mort avant de l'avoir voulu
ton baiser viendra
ouvre les yeux je suis ton amant
même loin même invisible
je suis resté en toi indéfiniment

c'est un peu comme un espace totalement vide
qui se peuple doucement

L'Etrangère a cassé notre jouet

juste grandiose ce poème... il y a une immensité et une intensité dans tes mots qui secouent...
c'est comme une grande vague qui submerge, qui se retire nous aspirant et qui revient nous engloutir... certainement un de mes préférés dans ce que tu as écrit...

bisous Poète

Pourrais-je avoir l'explication de dernier vers?"L'étrangère a cassé notre jouet"?
je suis désolée mais tellement rigide et classique dans mes images, j'ai du mal à saisir toutes les vôtres!
Je repasserai lorsque j'aurai tout compris et je vous en remercie.
Bien amicalement.

merci Annie, mais il ne faut pas se sentir coupable d'avoir une poésie classique, je pense seulement que le carcan de celle-ci est trop fort et empêche des gens de talents parmi lesquels vous comptez, se privent de liberté et de profondeur pour dire le profond de leurs sentiments. Je crois que la poésie est une possibilité de tout dire avec toutes les images qui nous habitent.
L'Etrangère est celle que dit Luc Dietrich en parlant de la mort qui casse les jouets hélas parfois même des enfants.

Merci, merci pour votre réponse qui me va tout à fait. Il ne me reste plus qu'à lire un peu moins de romans du terroir !...
Bien amicalement.