Il s’ennuyait de tous ses méfaits
Devant le café, marquait un arrêt
Observant les gens qui s’y déhanchaient
Il espérait sans succès redevenir gai
Serrant dans sa main la crosse du pistolet
Meurtrier ! l’accusaient tous les gens
N’ayant aucune idée de ce qu’il était vraiment
Assassin ! semblaient hurler les chiens
Grognant après lui du soir jusqu’au matin
Il avait juste besoin qu’on le comprenne
Priant pour qu’enfin, on change de scène
C’était un acteur qui jouait au méchant
Mais il était loin de l’être réellement
Son cœur était fait d’or
Contusionné, son corps
Le suppliait d’arrêter les cascades
De cesser enfin cette cavalcade
Quand s’arrêteraient-ils de le juger ?
Des rumeurs soudain contre lui lancées
La pluie torrentielle bousillait la série
Il regrettait de ne pas avoir de parapluie
Les figurants se tenaient en tremblant
La foule dense lui glaçait le sang
Craignant de les décevoir, il s’enfonçait dans le désespoir
En priant pour qu’ils ne remarquent pas sa peur du noir
Vous devez me croire !
Me garder en mémoire !
C’est moi qui m’agite derrière votre écran !
J’aimerai être en couleur je suis noir et blanc
Je pense que ma seule erreur
C’est avoir eu peur d’être acteur
Mais à la fin du film, je meurs
Vous comprenez mon humeur !
Je joue un bandit, meurtrier et braqueur…
Ne reste sur mes lèvres, que le goût des pleurs
Vous ne pouvez pas comprendre mon malheur !