Elle est là, aux étoiles, imprimée dans la moelle,
Toutes de croutes de sang à ce pus qui s’emmêle,
Comme infectée d’histoire sous le lisier des peines,
Permafrost de cœur qui endurcit les veines,
Elle a une lumière particulière, elle s’ombre
Sous le moindre grain de poussière, infime, son ombre
Amplifiée par le savoir puis par l’ignorance
Met le monde sous le feu qu’alimente la transe
Des uns et des autres aux danses imbéciles,
Imbibés des myriades onctueuses et dociles,
Fous dansant, bavant sur chaque déchet sanglant,
Folles, presque heureuses sous son éclat aveuglant.
Elle est jetée par la brise et prend la force
Des ouragans qui traversent toute l’écorce,
Arrache, casse, plie, ne laisse rien à reconstruire,
Même falote, elle continue de luire
Sous l’azur, mûr, dure, d’épines en brûlures,
Aux pieds de l’arc-en-ciel comme à ceux des fêlures,
Elle est là tapie comme un cafard rebutant
D’origine comme un autre débutant.
Que d’hivers, que d’attentes, que de larmes d’appoint,
Que de visions brouillées l’observent de trop loin,
Et là, assis, tout étiré de l’intérieur,
Un enfant regarde. Son visage est rieur,
Elle est sa fille. Elle voit son coup réussi,
Mais elle sait que l’amour pourrait le faire aussi.
Elle est là, elle traîne, de nos cœurs en plaine.
Si loin que soit la haine, cette distance est vaine.