nous voir

Mais dites-moi nous en sommes où ensemble
Dans nos amours soleils
Ignorants ce longuement vital
Sommes-nous dans la séparation
Eloignès de nos terres
Comme l’oiseau migrant et si souvent lassé
De voyages insolites nous nous sommes arrêtés sur cette île
En fin de bouts de terres enfin au bout de nous
Suis-je encore à genoux comme votre chevalier
Revenu vainqueur mais fatigué
De milliers de croisades
En lutte

Dites-moi sur qui et comment on se butte
Sur des collines aveugles des sens mis en miroirs
Et ces océans morts qui nous jetaient soudain
Dans un désir d’aimer sans en voir le destin
Nos tempêtes et nos calmes nos ouragans fiévreux nos poteaux noirs défunts
Nous en avions pourtant des moments inconnus
Que nous n’avons jamais connus ni voulus les connaître
Il me semblait pourtant chaque fois que vous veniez vers nous
Que je venais de naître

Dites-moi silencieuse
Ma fée de mes endormis sages
Ma jolie traîtresse ma femme mon bon sens
Dites-moi si j’aurai encore de votre absence
Une matière touchable
Et comment me mettre à table
En face de mes images qui mentent et me délassent
J’aurai l’espace profond pour nager
Dans le flot qui envahit ma gorge
Gonfle mon corps de sang
Me donne des voyages dans mes immobilismes
Me rêve d’une constance j’irai

J’irai c’est bien certain
Un jour vous enlever pour vous lier en moi
Pour vous faire admirer les voiles du marin
S’étendre au fond des mers
Nous serons des poissons
Comme des immortelles