I.
Le fard constant.
Le delta aux eaux grises est une porte ouverte
Sur les terres.
Tout autour des files d’êtres
Qui sortent rougis de l’histoire,
Se lavent de soleil
Et retournent à cette couleur,
Entre eux des lettres
Aux seuls post-scriptum.
II.
Le promontoire.
L’être, bel,
Attendait
Sous les ciels aux heures
Lait, Klein, coke.
Il scrutait et arrachait
Ce qu’il trouvait possible
Et ne savait pas
Que c’était lui
Qui devait être vu.
III.
Portraits de famille.
Ici, c’est la salle des pauvres
Et j’en ai assez de ce déjeuner d’ombres
Dans lequel les mânes se servirent.
Autour de nous, il n’y a que des portes
Aux poignées plus grandes encore
Que personne n’ouvre.
Chacun est esclave de son imagination,
Ferré à ses certitudes
Et entre deux bouchées mâche quelques mots
Et fait passer ainsi la nourriture.
Enfin ce cauchemar de famille
N’est qu’un rêve.
IV.
L’ensommeillé.
Le dormeur a les poings serrés,
Son visage aussi.
Je prends ses petits doigts,
Les délace sur le drap
Et son visage reprend l’expression d’un enfant.
V.
Enfin.
Ai-je assez écrit le mot chagrin ?
Après les yeux de flaques d’océan,
Ce sera toujours non.
Ai-je assez écrit le mot bonheur ?
Idem.
VI.
Enfin.
J’ai pris souvent ce chemin multi-cadres,
Le mensonge y est léger comme le frisson
Du papillon d’ouragan.
Bordé d’abandons, de ronces de métallerie,
D’exprès, de forêts sans orée,
Aux clairières que le soleil cube,
Stère en rayons,
Cadence et estime en chaleur.
Ce chemin aux équivoques de boues
Plus que parfaites,
Enrobé d’empreintes
Que jonchent les lépidoptères.
VII.
Fin.
Et dans leurs ailes
Des lettres
Aux seuls post-scriptum.