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 |  Sujet: Chroniques oniriques II)  Sam 10 Jan - 16:56 | |
| 05/01/09
AMOURS ULTRAMARINES
Il ya bien longtemps que je n’étais venue
Dans le port où jadis s’écumaient nos amours.
Le phare y brille encore, appelant les navires
Au havre sûr des môles pour de douces escales.
Dans les profondeurs claires où fleurit le corail
Le désir du plongeur fait frissonner la mer.
Il tend vers la vision une main hésitante
Qui s’affirme, charnelle sur les formes fluides
Du corps de tous les rêves d’hommes et de marins.
Et la figure de proue s’anime, ouvre les bras
Dans l’éclat fulgurant d’une étreinte liquide.
Les doigts souples délient le corselet d’écailles
Ils libèrent la chaleur au cœur même du récif.
Elle se laisse séduire, étonnée, prise au jeu,
Puis s’éloigne fondue dans la danse des algues.
Il s’en doit retourner à la terre où jamais,
Mary Morgan ne peut respirer et survivre.
Elle est son amante d’eau, n’existant que le temps
D’un voyage aigue marine au ressac du lagon,
Elle goûte ses caresses et se coule aux courants…
Il y a bien longtemps, j’ai vécu cette histoire.
Et, dans un bar du port la sirène m’a dit :
Que les instants plaisirs crépitent à jamais
Dans le faisceau du phare illuminant l’absence.
 "Mary Morgan" (sans e): nom donné aux sirènes en Bretagne. |
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