la voleuse d'âmes

Quand je m'en vais pleurer derrière les étoiles
je rencontre voilée
cette voleuse d'âmes
cette arracheuse de coeurs aux bras tentaculaires
elle saigne d'entre ses cuisses
des vagabonds délices
aux vapeurs luminaires.
Cette sans amour frileuse d'accueillantes surprises
je l'enfante dans mes nuit
de rêves d'abuseuse.

Je ne navigue pas sur des mers assagies.

Quand je m'en vais hurler
loup marchant sur des lunes
les ombres singulières
de cette géante posthume
ouvre sur l'agonie son ventre pestilentiel
et murmure en plein ciel des mots à différences
elle me jette cette absence dans les vapeurs nocturnes de songes érotiques
ce monde est squelettique
je l'habite à l'envers.

Je ne navigue pas
sur des fleuves tranquilles.
Les beautés poétiques ne sont que mensongères.

Je me frotte à ses yeux
masturbe l'univers et bois
et bois dans son grand verre
ce liquide adipeux.
La fourvoyeuse voyeuse aux fesses qui tremblotent
m'attire pour mieux me pendre
m'abreuve de sangs mêlés
et me laisse pantois
quand je m'en vais singer
les vies que je côtoie
cette voleuse d'âmes m'arrose de ses flammes.

Je ne navigue pas sur des lacs suspendus.