Poètassez

Allons Poètes endormis
ajustez vos yeux aux jumelles
accommodez avec délicatesses
et regardez le fond de l'horizon
où planent les âmes flouées où se déchirent les coeurs là quand saignent les horreurs abattues des étés.

Nous ne sommes plus.

Allons mes étrangers fumez vos calumets
abrasez les fortunes
dans les feux malfamés
oubliez les caresses des amours avortées
perdues dans les paresses
et nous perdus.

Et voici le temps où les jardins s'ébrouent
les arbres défeuillés admirent en le grattant
un ciel de mort lavé.

Nous ne sommes que rien
ni plus ni moins faits
d'humilités.

J'absorbe toutes les sortes de conflictualités
les pseudos dons
les talent bafoués
les chants de guitares alanguies
et le lit
sur ce fleuve asséché.
J'absorbe mes infidélités
les pulsations pulsions immolées
ces feux qui se consument d'isolationnements
je mens.

Nous ne sommes qu'abêtissements
folies, durcissements du cri
jamais nés
nous sommes morts et vivants
mais jamais comme on voudrait
jamais plus jamais et jamais enfants.

Je t'assure de vivances
comme ce vent qui soudain lance
dans les yeux les poussières aveuglantes.

Le poète a parlé.

un poème qui commence doucement pour ce durcir et finalement monter le ton. Un appel au "désaveuglement" touchant.

j'adore la chute qui fait le même effet qu'un jet de poussières à la figure de tous...

à bon entendeur....

:konfetti:

je retiens cette belle formule, bien que lugubre :
"les arbres défeuillés admirent en le grattant
un ciel de mort lavé."

Ton poème me laisse entendre que tu laisses le poète tel un peintre devant une toile vierge et ses tubes à portée de mains ... y'a plus qu'a ...

C'est exactement ça Lucas, mais peindre est-ce assez chercher sa vérité, ne pas se dissimuler derrière une habitude puisqu'écrire des poèmes est fait de lois et de carcans. LIberté du poète autant que celle du peintre et employer les mots comme on mélange les couleurs. A chacun son humilité ou sa force, mais en dehors des sentiers qui retracent ce qui a été fait depuis longtemps.