Les mots ont des racines

Les mots ont des racines dans l'eau
Le fleuve est au chômage
Je cours deux pas ne font qu'un
Mes yeux à l'oblique vers l'autre rive
Je voulais être vide-serein

Silence j'avais la main sur le ventre
J'avais les mots à dire au bout de la langue
Une voix à élever dans un monologue
Des gestes entre les doigts

J'embrasse dans le passé
Me tordre...Je n'ai plus le temps

Quand se créa le manque l'opium du brouillard
J'ai pendu mon insomnie au rideau
Je ne sais pas vivre dans un ciel rouge
Je ne veux pas me réfugier au fond des catacombes où seul le son de l'eau éveille des échos
Où l'on chérit parfoit un unique photon mignard feu follet qui déjà file au loin
Quand on suit de l'index gourd l'arête d'un caillou pour mourir momifié dans la fraîcheur atroce

Il y a en moi un monde qui flambe
Emmène moi danser là où on ne dort pas
Oxygène de tes yeux
En l'air vers où...
Je te regarde vers moi
A travers moi dans toi

Des pavés jalonnent la route
J'en fais un miroir aspirant
Le retour du tympan à soi
Ce n'est pas rien
Ta main un coquillage que je caresse
En spirale je t'avale à vie vers où...
Dans les méandres de moi vers toi

Si la terre n'est qu'un disque
Je plongerai pour raconter la distance entre jour et nuit
Tu as ouvert l'oreille
J'ai peur
J'ai peur comme l'on a peur d'aller au mirage
J'ai peur comme l'on a peur du bonheur et des oiseaux-passagère
Une frayeur de gris et bleu piètine le morceau de nuit

Tu as ouvert l'oreille
J'ai peur mais j'irai entre gris et bleu
Les mots ont des racines
Derrière les murs
Les murs derrière
Il y a nos racines têtes dans l'eau
En terre porteuse de nous.

c'est un bel ode à l'amour avec le "j'ai peur" qui est très beau

Et surtout moi j'aime beaucoup "je t'avale à vie" avec la spirale c'est très fort comme image.

comment commenter cet état de tourmente, de doutes et d'evidence qui chamboule corps et âme...

On s'y perd... on s'y trouve... on s'y retrouve...


:konfetti:

Ah! oui les mots sont des miracles et tout se crée tout s'envole, ce qu'on voit fait peur, mais putain les filles pourquoi avez-vous tant de regards sur tout et nous hommes qui sommes nés de vous si pauvres de talents et de surprenantes folies. J'aime et me voici femme de vous issu comme si ce côté mâle au fond ne dérangeait que moi.
Comment ne pas se perdre comme dit Elfée, comment ne pas voyager avec de telles princesses.
Allons venez que je vous prennent dans mes bras, car si tel vous écrivez vous avez droit au baiser.

j'ai essayé "d'ouvrir l'oreille" et puis le passé fit place à l'éveil de la vie, il est puisé dans le présent, dans l'autre comme "dans l'oxygène de tes yeux" et tout ce qui est jusqu'à l'état boulimique.

C'est une conscience d'un lointain passé et un grand pas vers ... Tient cela me rappelle la lune... Bref,

quelles questions nous poserons nous dans le futur ?

bisous

Merci à vous tous pour vos commentaires qui me poussent vers d'autres mots et ailleurs

Je suis très mal placé pour juger comme je viens d'arriver.
Merci pour le partage de ce poème.

Merci Roman de vos mots

Je viens de relire ton poème, Agnès et il me dévore tant exprimant de beautés à travers la richesse. Je crois, mais je me méfie qu'en te lisant je découvre ce qu'écrire veut dire? Chaque phrase m'arrête et je me suspends dans un balancement délectable. tant pis pour ceux qui ne suivent pas, leurs poèmes sont autrement et c'est leur droit, ce droit respectable mais atteindre un universel c'est délectable.