L'autre

Je me sens comme si j'étais le fou de vous
le mouton noir parmi le troupeau
celui que vous n'aimerez jamais
le pigeon sur sa branche
la mouette sur l'océan
le solitaire de la solitude
et le planétaire

Je suis comme si je mangeais vos attitudes
virtuelles
celui qui vous aimera toujours
que vous ne connaîtrez jamais
mais
celui qui sait qui danse la nuit sur l'étoile
frémi sous la brise gonfle la voile
je suis
et encore plus devant là-bas
mais dont vous ne savez pas la passion d'amour
dont vous ne voulez pas

Je suis l'ordre du désordre
le monte en l'air le monte chez vous
par le petit escalier de nuages
désert
celui qui nage à contre courant qui vous vient dans la bouche dans le sang
dans les membrements branlants
dans les carressements
celui qui doucement ourle la nuit à la blancheur de mousse
la vague qui tousse
dans le brûlement de votre ventre
que vous n'arrivez pas à cracher
douce fée qui s'enrhume à l'heure du thé
sur sa terrasse de brume
terrassée
je suis chacun de vos mouvements
contrôlés ou follement méprisés
votre nudité sous la douche
dans la même mouvance
savonnée

Au fond
je crois bien que je suis devenu vous
ou toi moi.

Wow. Je suis carrément soufflée, là. L'impression et le sentiment que suscite ce texte-tumulte de tornade ou bien d'ouragan... La terre qui se dérobe sous les pieds et qui pourtant est bien là. Tout qui change et rien qui ne bouge. Ce balancement oscillatoire tout/rien, soi dans le miroir-collimateur des autres. Existentiel et identitaire. Fortissimo!

merci Naiad, tout est dit dans le com. même, et c'est bien, ce que moi je ne voyais pas, mais c'est l'art de la bonne commentatrice et merci d'être soufflée, mais par une petite brise j'espère sinon c'est l'envol et je vais sortir pour voir si je te vois passer.
salut

trés chouette la lecture est "facile", ça balance pas mal c'est vivant merci

"Au fond
je crois bien que je suis devenu vous
ou toi moi"

ces quelques mots sont trés beaux, sont ils "un résumé" ou "un début" ? placés à la fin on peut croire à la premiére hypothése .


nan

alors si c'est facile c'est gnangnan et il faut vite le jeter, ou alors concevoir qu'on est dans une suite de clichés déjà mille fois répétés comme tous les clichés.
si c'est facile c'est que le poète est nul et qu'il faut vite le jeter car il est bourré de clichés dont il ne peut se débarrasser.
Si c'est facile c'est que le lecteur n'a pas d'efforts à faire et ça je n'aime pas car cela prouve que le poète se cantonne dans le " facile"et ne cherche plus ses choix.
merci je ferai mieux si je peux la prochaine fois ce qui serait très étonnant.

Mais je crois ou j'ose croire que ce facile là n'est pas comme je l'entend.

j'adore ce poème...
il est à la fois enveloppant et "tumultuant"... il bouscule la solitude de l'autre, du moi... comme quoi on n'est jamais seul! (même avec soi-même) et ce fait de n'être personne et venus de nulle part fait qu'on appartient aux être extra-ordinaires dans le fait de ne pas être moutons on sort de l'ordinaire...