J'irai au bout de mes mots

La nuit peut bien lancer
Son convoi de fatigue
Sa ruée de rêves
Sur ses sentes d'orage
Courir sur ses passerelles de froid
Ventre au ciel
Offrir ce qu'elle voudra
Ce qu'elle pourra

J'irai au bout de mes mots

J'irai au bout de mes mots
Embrassée du coeur aux chevilles
Nouée comme écorce d'or
Dans l'envers des herbes fauves
De mon horloge interne
J'inventerai des branches au silence
Je serai là
Là où tu voulais que j'aille
Telle une poseuse de rails
Inlassable
Effleurant le piano

J'irai au bout de mes mots
Au gré des équinoxes des solstices
Au sang d'encre je les délierai et nous noce de sang
Avec ce bon sang chaud
Rouge et vif
Qui réchauffe
Les voir jaillir
Sans les retenir
Sans penser à danger
Sans les laisser mourir

Tu peux te cacher
Changer de voie te mentir
Il y a des carrefours des périphéries
Qui reviennent et ne trompent jamais

J'irai au-devant de mes mots

C'est très très beau. Sublime !

Merci pour ce grand moment de poésie

Et non tu n'iras pas car les mots n'ont pas de bout mais sont debout même jusqu'au bout de tout.
Mais voilà un très beau poème qu'il faut disséquer au sens médical du mot et trouver au bout de l'opération l'autre mot qui relancera l'autre encore jusqu'au bout car il ne se trouve là que si on va jusqu'au bout de celui qui nous mène là pour trouver l'autre comme on change de barque pour traverser le fleuve vie.
Merci Agnès te voilà bien assise dans ce bateau et sans mensonge ta vérité s'ouvre.