Ferrat

Ne me mordez pas
la mer a pris le vent la dune s'est défaite l'homme poète est mort
Je ne suis ni Prévert ni Lorca
je ne suis que porteur d'un moment de Ferrat
me voici orphelin encore pour une fois
me voici homme d'océan dans un coin de ciel froid
à l'orée d'un printemps avec un ailleurs sur les bras.

On ne meurt pas quand le soleill se lève
et que l'hiver s'en va.

Ne me ragez pas
j'ai tant de cris en moi
cette bave d'émois cette langue qui mord
et qui ne mordra plus
cette chanson de ceux qui furent vingt et cents
cette chanson Ma France et celle des yeux d'Elsa
que serai-je sans vous que serai-je sans toi
et moi
que serai-je maintenant sans entendre ta voix.

On ne meurt pas quand la lune s'éclaire
pour que l'oiseau s'envole.

Mes rencontres passées qui reviennent en vagues
mes rencontres avec toi
alors que je n'étais qu'un barbouilleur de nuits
quand je fus accueilli par l'Elsa d'Aragon
les membres du parti
comme tout ceci s'épuise, plus de paroles plus de cris
sauf les impurs qui dérobent ma vie
que serai-je sans toi que cette heure arrêtée
au cadran d'une montre.

On ne meurt pas quand mes pas me conduisent
sur la grève des yeux fermés à l'avenir
au milieu des immenses
c'est un vol qui s'endanse dans le chahut des mouettes.

Je marche solitaire
mais sans désespérances

Je pense que tous les poètes sont orphelins après le décès de Jean Ferrat.
Dommage qu'il faille attendre sa disparition pour lui rendre hommage sur tous les médias.

Merci pour cette pensée.

Merci Pierre-Louis pour ton hommage à Jean Ferrat, poète , défenseur de la poésie , de la liberté, intègre , n'ayant jamais renié ses idées en restant lucide suivant son chemin d'engagement aussi avec pudeur
J'écoutais ses chansons je continuerai
Les poètes ne meurent pas

que serais-je est devenu que serai-je...