Elle me parle
quand le vent arrache les montagnes
quand la pluie furieuse enfle les ventres
comme ceux affamés je ne réponds jamais
la gorge entre ses mains serrée la gorge sèche
cherchant le souffle
le mot la description du voyage
elle me parle à cheval sur mon dos
galopeuse galopante fumeuse salissante
comme si elle faisait des embardées pour soûler
ses désirs
je ne réponds jamais
cherhant le couvert le vivre
comme un oiseau cherche un grain une charogne
ivre
je ne sais pas comment on se perd dans une steppe
ruineuse dévorante la sérieuse abattante
quand elle se moque des autres.
Je ne sais quoi dire
sinon que le vent violent cravache les flancs chevauchant
que le souffle soulève toutes les poussières du monde
et mes ambiguïtés
d'un poème confondu qui veut tout expliquer
mais qui manque son but.
Elle me parle frileuse au bord de je ne sais quelles impostures
puis fatiguée lassée éperdue
elle me laisse immense crucifié sur l'azur
et bleu le visage tuméfié le ventre appauvri
vidé de mes saveurs mes orgasmes pervers
digéré avalé démoli
je hurle atroce épuisé pour qu'elle revienne
ma putain solitaire
Je fréquente ma mort.
Serai-je de ceux qui aiment les souffrances?