On me dit que le Feu est né de deux cailloux
Frottés l’un contre l’autre, avec vivacité,
Qu’une étincelle jaillit qui rend les Hommes fous
Depuis la Nuit des Temps qu’ils ont su l’éclairer;
Pourtant je sais le Feu... qui brûle... le Feu c’est nous
Quand ton regard accroche mon regard indompté,
Qu’il passe sous ma peau, en mes veines... partout
Et que je ne sais plus si je dois résister!
On me dit que ces Hommes, à l’abri des courroux,
Dansaient de nouveaux rites à la lueur des flammes,
Allant aux corps à corps et tombant à genoux
Devant trop de puissance, comme en luttes infâmes!
Je connais ces combats, qui nous mènent à bout,
D’une douce violence où j’ai rendu mon âme,
Quand tes dents viennent planter ta vigueur en mon cou
Pour ranimer la bête, loin, si loin de la femme!..
Alors nous revenons à l’étrange «autre part»
Où ce Feu ne luit plus qu’aux frottements de nos peaux
A chercher le plaisir en des rites barbares,
Aller toujours plus fort, aller toujours plus haut!
Descendre en l’animal pour trouver le Divin
L’Origine, l’étincelle de la Création
Parce qu’il y a le Feu tout au long du chemin,
Le Feu de notre amour jusque dans l’abandon.