constallusions

Il me faudrait des jours des heures des minutes et secondes
toutes les valeurs du monde
croire encore que les couleurs nocturnes
ne sont pas des cauchemars
se dire que je ne suis rien de plus
que mes semblables foulés de peurs tués d'amours
et mortes celles qui fleurent la lourde peine
condamnées par on ne sait quelles imaginaires il me fallait la haine
pour me ré-apprivoiser.

Je te chante nue te soutiens ouvre ton ventre
regarde les entrailles
je m'émouvante et baille
viens

L'oiseau s'est noyé dans le nuage
l'orage...
Il me fallait ces lugubres tempêtes
celles qui arrachent les ombres creusent les mers
déracinent les morts sortis des tombes
la folie dans la tête
le désordre comme on met l'envers
je ne suis rien que la forme évaporée de la brume
une forme qui se forme lentement
déchirée par une brise inconnue qu'on ne sent pas
sans deviner comment elle vient
il me fallait encore m'esclavager
m'escrimer de batailles silencieuses de cris muets
et je ne trouvais pas
j'avais des marcheurs inutiles autour de moi
des marcheurs fantassins fantastiques fantasmes
je me faisais saigner pour personne
cette heure qui sonne glas des horreurs qui sonnent
à la cloche de minuit
me tenaient endormi
je ne pensais qu'à vous belle andalouse jalouse
qui marquait les corps de cicatrices
vous n'étiez, je ne le savais pas
étrangère
qu'une actrice
sans rôles et je n'étais qu'un miséreux metteur en scène

Il m'a fallu des jours des heures peut-être même une éternité
pour vous oublier
j'ai bu à l'errance
même les silences
deviennent vacarmes étourdissants.