l'homme qui danse

Regarde l'enfant gitan
regarde bien dans ses yeux
qui ne demande rien sinon le droit de vivre
cette femme sa mère
comme la mère des miens
sont-ils si différents de moi
et de l'enfant qui rit dans sa chambre chauffée

Regarde regarde bien
si quelqu'un veut le tuer
je me lèverai droit pour que la balle m'atteigne
et la mère qui pleure
pleurera sur mon sort
sur moi qui ne suis rien
sinon en restant muet responsable de ses pleurs

Reçois cette rosée qui tombe sur ton aube
reçois en te levant
le plaisir du bien fait

Cette femme fiancée qui perd son amoureux
cet avion qui s'envole et n'est pas mon avion
celui de mes voyages mais celui du rejet
cette robe aux couleurs déchirées
cette musique qu'on aime
les musiques des peuples
fanfares qui nous arrivent du fond des rues des camps
cette rage qui me prend
ce vent qui vient d'ailleurs
et gâche mes bonheurs
j'avoue que dans ma bulle autant que dans la votre
rien ne me sied de dire les tristesses d'amours
cette fille qui rôde
cherche sa nourriture et celle assise là à la porte d'une banque
est-ce en lui parlant des beautés de ma plage
des ressacs de la mer ou des amours perdues
et de je ne sais quoi
que je lui donnerai encore une espérance
un bout de coeur qui bat
Entends encore les voix
qui autour d'un feu de joie
dans la nuit qui s'allume
chantent

Personne n'empêchera jamais la vie des hommes
ni les danses effrénées
chantez toujours vos moi
je les liai aussi ce ne sera pas moi

Il y a tant et tant à dire sur le sujet... et ce qui se passe est si révoltant!!!!!!!!!!!

L'important n'est pas qu'il y ait tant à dire sur le sujet mais comment et pourquoi on le dit, pourquoi JE le dis et dans quel sens. Autrement tout le monde peut dire mais il faut aller chercher au fond de sa bulle et extraire ce que justement tout le monde ne peut pas dire. C'est le contenu qui fait la force du poème. Vaste débat. De toute façon je pense que je ne peux pas dégager en moi les pulsions de vie de l'aire des pulsions de mort. ce que le poète dit dans sa forme propre ne doit pas s'apparenter à ce qu'il y a tant à dire mais à sa propre prise de pouvoir telle que personne ne peut contester ce qu'il dit. C'est comme ça qu'on sort de son petit monde de fleurs de vagues et de nombrilisme pour atteindre l'univers.