Derniere roulure

Nous irons nous rouler
au fond des bouges infâmes
dans le pourri des âmes
les ventres gonflés de vins de bières et d'alcools fous
qui nous mettront le sang en fleuves de volcans
nous irons
debout mais à genoux
prier aux pieds des femmes comme des moines poivrots
au bal des démentielles
tu seras immortelle de m'avoir délaissé

Nous irons comme pleureurs du passé
sur des mers sans marées des mares sales et putrides
nous balancer aux arbres devenir des singes
ivres
et ces démons sans coeur
arrachant des entrailles de nos corps massacrés
tu seras immortelle
comme une fleur fanée de m'avoir délaissé

Je sortirai démoli et battu
des tavernes sans but soûl comme une volée
tirant sur des bateaux de croisières impossibles
nos boulets d'adipeux
sur des femmes volages aux creux des ventres lourds
tu parleras d'amour
comme je ne le sais pas
je deviendrai la cible
de toutes les putains aucune femme naîtra
d'entre mes bras serrés
si ce n'est la putain de la mort
et je serai l'amant de cette silencieuse
dans un salon bordel
tu seras l'immortelle
le monde se souviendra
je vous tuerai d'aimer vous me tuerez de croix
je partirai lointain
vous pourrez m'appeler
je ne répondrai pas

Tu seras l'immortelle de m'avoir dans un dernier soupir
arraché ce qui reste
d'un corps au sens d'anéantir

Je ne me vis au fond que dans l'horreur humaine
et sa réalité
quand l'amour étouffé laisse place à la mort.