C’est le flot de la mer
Ce matin
Qui cogne canon d’hiver finissant
Contre le vent le ciel en somme nous ne sommes que les sommes
De cet univers
Se mouvementent les idées sur le sable
Puis s’effacent sans qu’on le pense
Jusqu’aux étoiles de cette nuit sans lune
Et l’autre se voile dans sa pudeur en disant
Au saut du lit
Me voilà vieille ne me regardez pas.
C’est le flot des pas faits depuis la naissance
Ce tas d’empreintes
Qui se dresse se confond presque
Avec l’azur
Et gratte le ciel d’une couleur pure
J’assiste maintenant impuissant
A la somme des sommes dont nous sommes les tenants
Je ne suis que l’ombre et transparence
Sans consistance et vivre ne sert à rien ni à personne
Quoique je dise et fasse
Il ne reste que les traces qui s’effacent
Sans qu’on y puisse rien
Ne parle pas ne fais aucun geste
Regarde simplement le mouvement incontrôlable
De la mer l’agitement de nous
Comme nous sommes en somme que les sommes de rien.
Le flot ce matin de la mer qui cogne
Comme les roulements des tambours de mes guerres
Ne me dit rien d’encourageant
Le monde éclate et je suis gens
Et je suis l’espace cette place mais immobile
Je ne peux rien
Je ne suis en somme que les sommes de mes incompétences
En ressemblances aux autres humains
Et je ne peux rien
Il faudra bien que je vous dise de ne rien faire
Sinon de me donner la note à régler
Pour le gâchis de vie qui me poursuit.
C’est le flot de la mer
Cette honteuse qui ne me parle plus