Mais moi que laisserai-je de nous
Ces nobles obscurantes
Qui dévalent les terres
Ces nuages solitaires qui s’assemblent
Sur des espaces
Nous comme des rapaces dévorants face à face
Continuellement
Face contre les corps et les baisers incolores
Qu’ai-je donc abandonné de si précieux
Dans tes vides de vies
Comme des yeux troués ouverts
Vers le néant
Et ce fixement du regard
Comme si le cerveau ne fonctionnait plus
Cette horrible pendule pendue au temps
Qui claque
Mais nous que sommes-nous devenus
Des semblants d’être sans lettres ni mots
Sans musiques seulement des chansons à boire
Sur les genoux vautrés des femmes engrossées
Qui sentent les mauvaises cuisines
Le gras et les huiles brûlées
Sommes-nous espérances ou simplement déliquescences
Abreuvés de ces mauvais alcools
Qui enfantent les cauchemars
Mais moi comme un envol de corbeaux
Croassant sur des fadeurs de lune
Je ne te vois plus ni t’entends
Et que peut bien me faire
Les ressacs de la mer
Quand
Il n’y a plus de quand ni de comment ni de pourquoi
Mais ce sale silence
Ni de gestes ni d’aimants
Alors la mort me fait vivant
Au forniquement solitaire
D’une obscurante passion
Qui dévore la chair
Occupe le tourment
Je m’endors entre les cuisses énormes
D’une géante multiple
Qui rode dans mon sommeil et m’étouffe