Alors on se bat
Pour une poignée d’amour
Pour une main tendue une caresse de nuit
Un clair d’été
Enrobé de chaleur
Pour un demain meilleur
Avec des jardins bleus embaumés des parfums d’une fleur
Sans entendre sortant des gorges irritées
Les cris des opprimés comme les plaintes du loup
Affamé et blessé
Qu’on laissera mourir
Sous les balles des tyrans
Je te rivage encore
Dans les contours de nous
Bateau amarré aux quais des sans espoirs
et jean Ferrat qui a chanté ma France
est mort depuis un an
en silence
Alors on se mémoire
Dans les yeux d’innocences de l’enfance
Ailleurs la terre se tremble
Des êtres éprouvés meurent sous les ruines antiques
On pleure en oubliant
Que jadis on l’a tué sous la bombe atomique
Et je hurle devant l’hypocrisie comme la bête au chasseur qui l’a assassinée.
Je nous délivre des mots
Ensanglantés de maux
Aux frontières de nous
Le bateau amarré aux confins des espoirs
et Jean Ferrat se bat
dans le silence des hommes
il pleure de savoir comment vit cette France
Alors je vais marcher gêné par toutes ces voix
Qui sortent de mes silences
Et ne cessent de pleurer oubliant
Que la terre qui nous porte est vivante
Cruelle et jolivante
Je me dérive
Promeneur solitaire
Dans le poème sublime qu’avait écrit Volitaire.
Je n’ai pas de mots et ne fais aucun geste
Je suis assis sur le haut de ma dune
Je regarde la mer tranquille sous le soleil
Me voici inutile
Seule la terre est si forte si vivante et si belle
Que malgré ses morsures
C’est elle qui me porte
Et me permet de vivre
et jean Ferrat m'enivre je ne sais plus ma France