Makkenroth

Je veux retourner sur les routes poudreuses
Marcher jusqu’au coma profond
Les espaces me manquent
Mes mirages les longues caravanes silencieuses du désert
J’ai envie de m’échouer comme un gros navire malade
Dans les tavernes bleues
Des pays inconnus
Partager le repas d’un berger
Ne rien dire et tout savoir de nous
Puis prendre congé de lui au petit matin
Retrouver une vieille connaissance au détour d’un rocher-cathédrale
Faire un bout de chemin avec elle
Et la perdre de vue à la tombée de la nuit
En ayant dans le cœur gardé l’essentiel
De nos silences et de nos quelques paroles
Mais aussi des regards de la main que l’on serre.

Je veux retrouver mes astres de pèlerin, ma Petite et Grande Ourse
Mes étoiles filantes sur la mer
Eclair lumineux un instant de l’air
Puis de temps en temps
Je m’offrirai une escale
Dans un tripot pour truands
Et je me soûlerai à mort
Puis après avoir vomi comme un volcan sa lave
J’irai moucher mon nez
Dans les jupes des putains
Me noyer dans leurs grottes
Avant de repartir dans mon désert de vagues

Je suis une volute de fumée ballottée par les vents contraires
Mes yeux sont des chasseurs d’horizons
Et mes semelles sont taillées dans des tapis volants

Puis un jour sous la lune d’une brume
J’arriverai au bout du bout du monde
Cet endroit qui n’existe jamais
Où la mer rencontre les horizons
Quand les âmes planent en riant

Je serai le seul à les voir
Je serai Makkenroth*


*d’après Yasmina KHADRA (L’équation africaine)

Pierloup, je suis impressionné par tes connaissances. Et je me montre humble devant un tel talent. Je vois que tu as dû beaucoup voyager. Et même si nous nous n'avons pas la même manière de penser, la poésie est aussi notre point commun.
je suis aussi content que tu sois inspiré, et je te félicite.

Merci de ces paroles communicatives. Oui, j'ai vécu une période d'histoire importante, les rencontres d'Aragon, d'Elsa De Lili Brick compagne amante de Maiakovski, Néruda, mais de tout ceci je le reconnais j'ai volé les mots car je ne saurai jamais écrire comme ils l'ont fait. ( Quoiqu'ils m'aient dit)Théâtre aussi et militanisme avec des voyages politiques quand les pays communistes existaient encore et qu'on n'en voyait pas les horreurs. Metteur en scène de Camus et d'autres enfin quoi...
Je sais que j'ai bénéficié avec avidités des choses de la vie, des alcools des tripots des femmes et de tout cela il ne me reste que la grande et sage solitude de ma maison marine, la beauté de la mer, la forêt et quoi...
Voyages en Afrique mais comme dit Y. KHADRA qui voit l'Afrique une seule fois dans sa vie mourra borgne. Même si j'ai vu l'horreur de la guerre d'Algérie, et la vie au sud Marocain. Ce sera mon cas si je ne repars pas
Merci encore et sois certain qu'il ne faut jamais désespéré car celui qui écrit a du talent quel qu'il soit.
Courage est mon mot préféré.

Merci Elfée, mais ce poème a été inspiré du livre de Yasmina KHADRA, avec certains passages qui viennent de cet écrit, car même en prose il a fait une poésie venue d'afrique à la quelle je suis sensible. Il cite aussi un poète africain en donnant des textes que ce dernier a écrit qui sont immenses et sublimes. Je veux dire que je lui ai volé des phrases et que j'ai ajouté les miennes. Plagiat ? Non collaboration.
A LIRE L'équation africaine +++ Ce qui me fait dire que sans voler les mots aux autres ( Qui donnent la connaissance) on ne trouve jamais les nôtres.
A te lire ? Merci pour les autres coms.

Bravo pierreloup §

Je n'ai rien à ajouter aux commentaires d'Elfée et d'Al-apassion, je reste sans voix.

Roger.