Avide de sillons féconds
par des jardins mirobolants
j'ai cueilli des rayons de pluie
remplis de gerbes de lumière
étincelantes
fabuleuses
toutes prometteuses d'étoiles
tandis qu'elles montaient briller
d'un jet à la voûte des cieux
sans hésiter un seul instant
nanti de mes sens en partance
sur une lame déferlante
dans une échappée fantastique
j'ai délaissé les champs en ruines
en transportant ma solitude
au rythme des vents connivents
j'usqu'aux rives d'un firmament
où mon âme s'est modelée
à l'écume du ressenti
adieu les corbeaux affamés
qui voulaient occuper l'azur
une aurore à couper le souffle
à fait naître mille colombes
qui ont éffacé mes angoisses
et balisé la voie à suivre
par delà les nuages gris
un fil magique au bout des doigts
j'ai pu tisser des tapis d'or
façonner des champs de labours
brosser des rameaux flamboyants
débordants de nids remplis d'oeufs
le son aigu de ma mémoire
en suivant des courants porteurs
est remonté à la surface
l'instant d'après
tombé des nues
j'ai vu
au ras des pâquerettes
d'un regard neuf
mon quotidien