D'il et d'elle

Elle s’est installée
Dans la nuit du vendredi au samedi
Posée sur mon horizon
Allongée un voile de brume
Comme un drap transparent allumait dans mes yeux
Des étoiles
Assise sur la mer
Comme sur un grand lit d’azur silencieuse
Un moment solitaire elle attendait que le vent caresse son corps
Les jambes écartées qu’il vienne soulager ses ardeurs
Elle me regardait
Comme une louve et dans mes yeux s’allumaient les étoiles

Un drap de brume posé sur son corps
En accentuait les formes

Elle s’est posée dans la nuit du vendredi au samedi
Pour une fin de semaine d’hiver
Ces soirées de feux devant une cheminée
Assise en tailleur
La jupe fendue jusqu’aux intimes
Sur le tapis devant les flammes du soleil couchant
Si rouge sang
Qu’elle ressemblait aux nuances violentes d’une lumière d’hiver
Sur l’horizon
Muette attendant quelque chose
Ou quelqu’un que ne je connaissais pas

Elle cherchait un disque de blues
Comme chantent les noirs-esclaves

Un drap de brume posé sur son corps
Me donnait soif
Et l’air venu du sud soudain
Comme mes mains
Commençait à frôler sa peau
Je voyais des grains de désirs envelopper ses yeux
Et la fièvre-folie
Allumait dans les miens
Les premiers éclats du phare qui guide les marins

Alors je suis resté assis sur la grève
En attendant qu’elle me soulève et me donne l’élan
De la pénétrer

Un texte que je trouve très prenant, très fort par ce qu'il livre, tout en nuances et avec un certain érotisme.