Douce Nuit

J'écoutais le bruissement de l'eau
Mes paroles répercutées en écho
Les pieds plongés dans le lac argenté
Je rêvais de leurs royaumes érigés

Un châle couvrant mes épaules dénudées
La caresse des étoiles me faisait frissonner
Sous le clair de lune, je laisse la nuit m'emporter
Mon cœur se met à battre comme un piano désaccordé
Le refuge n'est pas loin, j'y serais en sécurité !

Autrefois des hommes furent changés en statues
Pour avoir trop contemplé la belle Nyx, nue
Je lui demande seulement de m'accorder ses bienfaits
Que je puisse rejoindre mon peuple dans la forêt

Ma famille ne cesse de me manquer
La morsure du froid me fait trembler
Dans les cailloux acérés, j'ai trébuché
L'eau bienfaitrice ne peut que m'apaiser
Pourquoi ne puis-je pas retrouver les fées ?
Avec elles, poursuivre nos danses endiablées !

Aujourd'hui ce n'est plus en fée que je vous parle
Condamnée à rester sous la forme d'une femme
Seules mes ailes me manquent, semblables aux papillons
Pour m'envoler vers le ciel comme les nôtres le font
Et ces hommes si cruels qui, la terreur sèment
Je suis forcée de l'avouer, maintenant je les aime
Leurs si fières citées bravant même le vent
Rien ne m'avait émue autant auparavant !

Je voudrais bien garder ces jambes si fragiles
Pour encore admirer les femmes battant des cils
Et les amoureux s'embrassant sur les bancs
Nous ne connaissons pas ce miracle du temps
La nature, notre mère, nous préserve des guerres
Mais qui pourrait surpasser en beauté, la Terre ?