1.Que peut-on y faire ?
Toutes ces peaux de fer contre ces peaux de terre,
Ces quelques centaines de peaux arrogantes de métal centenaire
Contre ces peaux d’argile,
Fragiles textiles.
Que peut-on y faire ?
Malgré la rouille de leurs noms et de leurs affaires
Froides, dénuées de sens tout comme l’origine de la pierre,
Malgré ce temps fragile,
Sable d’argile.
Que peut-on y faire ?
Que peut-on en faire ?
De toutes ces peaux de terre, nous pourrions en faire
Une force digne comme des amalgames de purs tonnerres
Contre les peaux rouillées
Du phosphate touillé.
Que peut-on en faire ?
Malgré le nombre de noms de peaux de terre que les guerres
Ont écrit sur les pages de l’imbécilité ordinaire,
Malgré le sang touillé
Et l’argile souillée.
Que peut-on y faire ?
2. Rien et pire encore ; regarder.
Pour sauvegarder
Nos rêves entrelardés.
Lâcheté l’acheter
Sur l’écran de la télé.
Et quand même, dire,
Eh bien dire…
3. Comment va la douleur ?
Quel est son sens et sa teneur ?
D’où vient-elle ?
Et qui appelle t-elle ? .
4. Je ne sais pas.
Le soleil est là-bas, posé, on ne sait où.
Sans doute à un endroit où il se fout de tout.
C’est comme ça,
Il est perché là-bas, au balcon d’acajou
Sans doute dans un endroit pour qu’il se foute de nous.
5.Que peut-on y faire ?
Rien, le profit se déplace et prend une autre forme,
Prend le goût d’une glace au parfum chloroforme,
Il mue, s’adapte, s’immisce et se réforme,
Prend un air tranquille ou vêt un uniforme,
S’arrange de traits énormes
Ou d’une ombre filiforme,
Et d’un profil difforme,
Le profit fait sa norme.
Il s’acclimate et s’y conforme
Jusqu’à prendre enfin sa véritable forme.
6. Alors, pauvres prisonniers de nos nombrils,
Bagnard de la racine de notre vieil appendice,
Nous nous asseyons, nous parlons à trouver une autre solution
Et entamons enfin notre révolution.