Je me suis assis devant le mur
Pour regarder le vissage
Dessiné sur le mur
Par une liane
Les yeux ouverts la bouche le nez
J’ai regardé le visage sur le mur
Démon de mes folies horreurs de vivre
Le visage immobile figé sur le mur
Délimité par les torsades douloureuses
De cette liane
Pompeusement paré comme celui de la sorcière
Des traits horribles du fouillement des âmes
Je me suis assis sans bouger tout un moment
Au soleil d’un faux printemps
Jamais las de le regarder foulant aux pieds
Mes illusions
Les bêtises répétées
Le visage dessiné sur le mur statufié
Accusateur de mes lâchetés
Image torturante des prisons de mes lois
L’oiseau perdu ces folles dévoreuses qui me visitent la nuit
Accrochées à mon corps
Est-ce le visage torturé de la vie
Dessiné sur le mur toujours et maintenant
Le temps qui ne marque pas les traits ni creuse les rides
Jamais la poursuite des ans outrageusement posés là
Sur le croquis lisse du visage sur le mur
J’ai regardé le soir au soleil couchant
Le visage ne naissait qu’au jour levant
Enrobé de silence, mensonge insignifiance dépravation endurance ou beauté
J’ai regardé le visage
Mais je me suis aperçu que ses yeux restaient fixés
Sur moi
Et me regardaient comment me voyait-il
Ou simplement ma confabulation
Instinct de vie
Les mots sont un procédé impur