La rose pleure le sang,
L’arbre crie les enfants,
Ici tout semble distinct,
Parait écartelé
Et tout se relie d’instinct
Avant d’être démantelé,
Tout ne fait qu’un.
Du bord où se levait, se lève et se lèvera
Nos emprunts à l’espoir,
Des montagnes paraissant crouter le ciel
Sous les contusions diaprées ou de miel
Aux collines rondes, verte onde
Ou blanche, des craies,
Qui disent, il n’y a rien d’autre
Alors vous l’écrirez,
A l’océan, le sacre,
A l’horizon courbé
Qui cache les massacres
Et les rend résorbés,
Tout ne fait qu’un.
Tempête, ouragan, typhon
Qui font de la terre un chiffon,
A la brise, frise bohème,
Semblant si différente tout en étant la même,
Des anses aux brisures complexes,
Fignolées et précaires, vulnérables,
Qui crayonne le sable.
Tout ne fait qu’un,
Le lointain et le proche,
Le liquide et la roche.
Avez-vous vu les prairies sur la mer,
Les vagues qui moussent de coton
Ou qui tranchent comme un fil de fer
D’épée les pieds blessant des pontons ?
Tout ne fait qu’un,
Les digues amères,
Les jetées sales,
Béton chimère
Où le vent râle.
Sous le lierre, des planètes entières,
Sous le moindre caillou, toute une galaxie,
Un lac au creux d’une ornière,
Dans une faille, la vie,
Tout ne fait qu’un.
Dieu boudera, boude et a boudé,
C’est un autre mystère qui les a soudées,
Comme il peut, il s’est consolé,
C’est à nous qu’il les a volées…
Du Gange
A l'Haÿ-les-Roses
Se mélangent
Les choses.
Mais la bille de peine arrondie,
Nous en rêvons, on l’enlaidit,
Qu’il y a-t-il au fond de nous ?
Des ressacs mugissants
Qui déplacent les bornes
Et des trophées sanglants
Aux extrémités des cornes,
De l’indolore convenu,
Ferons-nous pire encore
Comme un monstre méconnu ?
Tout ne fait qu’un,
Le hêtre, le chêne,
Mille foènes,
Sur la terre aux alcines
S’effleurent leurs racines.
A cet endroit d’eau où se mêle l’éther,
Coupole et socle, humble atmosphère,
Décharge à prières,
A cet endroit précis,
L’horizon,
Ligne de pâmoisons,
Nous dit,
L’eau des océans, c’est le sang de nos déraisons.
Tout ne fait qu’un,
La femme, l’enfant,
Les vieilles, les vieux,
L’homme ignorant,
Sont au milieu.
Tout ne fait qu’un.