Sous la bagarre, l'amitié

Tamanoir, Panthère
Sont enclins à la bagarre.
Museau contre trompe.

Tout à coup, surgissent
Le Torse-Nu et le Coq.
Ça va roucouler !

Quatre malicieux fanfarons,
Trois bestiaux, un jeune garçon,
Sont prêts à se battre illico
Et sans se faire de cadeaux.





Une bagarre pure et dure,
Nuage de belle facture.
Mais sous cette bataille ardente,
On sent l’amitié bien présente.

La mêlée fait rage.
Messire le Tamanoir
S’éloigne en rampant.
La Panthère le rattrape :
« Reste ici, reviens te battre ! »

Quatre combattants,
Stakhanovistes du ring.
Torse-Nu retient
La Panthère qui s’esquive :
« Tu n’es pas bien avec nous ? »

O nuage étanche !
Dansent la queue du félin,
Les poings du jeune homme,
La trompe du fourmilier.
Valsent les plumes du coq.

On peut affirmer sans audace
Que nul ne trouvera la trace
Du moindre petit brin de haine
Quand le quatuor se déchaîne.

Fin de la bagarre :
Aucun dégât sérieux.
La noble Panthère
A l’œil gauche au beurre noir,
Un bandage sur la queue.

Le Tamanoir bleu
A la trompe prisonnière
D’un beau pansement.

Le coq est plumé.
Pour les prochaines vendanges,
Ça repoussera.

L’adolescent frime :
Deux sparadraps au visage.
Olé, matador !

Et le quatuor
Bras dessus, aile dessous,
Se rend au milk-bar.

Terminée, la bagarrounette !
Ils s’éloignent, fières vedettes.
Ils se retrouveront, je pense,
Pour un autre débat intense.