J'avais trente ans

Parfois je parle ensommeillé
sur l'espace totalité de mon être
qui se transforme

Je prends ton lit pour voyager
et commence à me dévêtir
jusqu'en moi-même

Je marche dans tes espoirs
Me chausse de tes souliers
Je mets ton ventre tes seins tes jambes
tes regards tes cheveux
en me poussant sur tes pulsions
données ou retenues
que m'importe
je me vêts de tes yeux
pour regarder la terre des hommes
tel que tu vois aussi l'intérieur des espaces
parfois je parle comme toi
les mots ne m'appartiennent plus
mes mains s'allongent sur les bras du soleil
en longs doigts de guitares

Parfois j'ai tellement sommeil
que je pose mon visage sur ton corps
le laisse seul et vais me promener
alors je deviens ton entier
l'être même que tu es

je n'ai plus rien à moi*


* Poème écrit à cet âge pour un recueil " A fond d'haleine"

Une plume qui promettait déjà à trente ans, et qui respirait l'empathie.

j'adore ce poème... on y entre par une porte de coeur ouverte...
Je retiens notamment :
"Je prends ton lit pour voyager
et commence à me dévêtir
jusqu'en moi-même"

clap clap clap!!!

Ah oui! Pourtant c'est un texte de jadis du temps où je me vautrai dans ce que je dis par ailleurs. Je suis confus d'avoir écrit ça, mais j'étais encore jeune et imitateur... Merci cependant de vos coms. C'est ma chérie de theâtre de Paris avec qui j'ai eu de bonnes relations BIPBIP qui a retrouvé le recueil. Oulàlà, elle me l'a apporté la semaine dernière.